Traité de Saint-Germain Contexte, conditions et clauses
Le Traité de Saint-Germain c'est un traité de paix signé entre les puissances alliées (France, Grande-Bretagne et États-Unis) et l'Autriche, après la première guerre mondiale. Il a été signé le 10 septembre 1919 à Saint-Germain (actuel Yvelines), près de Paris.
Grâce à ce traité, l’empire austro-hongrois se désintègre et laisse place à la création de la Yougoslavie (royaume des Serbes, Croates et Slovènes) et de la Tchécoslovaquie. En outre, l'expansion du territoire italien et la reconnaissance de l'indépendance de la Pologne et de la Hongrie ont été autorisées.
Le document interdisait expressément l'union entre l'Allemagne et l'Autriche. Les deux pays ont dû reconnaître leur coresponsabilité dans la déclaration de la première guerre mondiale avec la signature de ce traité, entré en vigueur le 16 juillet 1920.
L'Autriche et l'Allemagne ont été contraintes de payer pour les dommages causés par la guerre, notamment en Italie. Avec le traité de Saint-Germain, ce grand empire créé depuis le Moyen Age par les Habsbourg s'est désintégré. Du traité de Saint-Germain, l'Autriche est réduite à un petit pays.
Index
- 1 fond
- 1.1 Délais et modifications
- 2 Conditions et clauses
- 2.1 Distribution
- 2.2 Clauses de protection des minorités
- 3 conséquences
- 4 références
Antécédents
La France, la Grande-Bretagne et les États-Unis, les puissances victorieuses de la première guerre mondiale, ont accepté de démembrer l’empire austro-hongrois, tout en rédigeant les traités de paix.
Les traités de paix ont sous-estimé et réduit l’Autriche sur un petit territoire entouré de montagnes. En revanche, l’Italie a réussi à augmenter son territoire avec le démembrement autrichien. Le traité de paix présenté à l'Autriche était presque une copie de celui remis à l'Allemagne.
Les puissances alliées ont peu intéressé le cas autrichien. La délégation autrichienne qui devait discuter avec les alliés des clauses du document a été convoquée à la conférence de paix de Saint-Germain (Paris) le 12 mai 1919.
La délégation autrichienne, composée du chancelier socialiste Karl Renner et de nombreux experts et représentants provinciaux, est arrivée à Paris le 14 mai. Cependant, la discussion du traité de paix a été retardée. Des divergences ont surgi entre les puissances alliées sur une clause dans laquelle l'union entre l'Autriche et l'Allemagne était interdite.
La France s'est opposée à cette décision et la permission de la Société des Nations a exigé l'unanimité.
Retards et modifications
La présentation du projet de document a également été reportée au 2 juin. Lors du Conseil suprême de la guerre, les possibilités réelles de paiement par l’Autriche d’une indemnisation pour les dommages subis pendant la guerre ont été très discutées.
Enfin, la demande de recouvrement en tant que sanction a été maintenue, ce qui en pratique n'a jamais été exécuté parce que l'Autriche n'a pas payé.
L'Italie a insisté pour que l'Autriche soit traitée comme un pays ennemi, tout comme l'Allemagne était en train d'être traitée. Les entretiens directs avec les experts autrichiens ne seraient pas non plus réalisés, comme on l’avait initialement cru, de telle sorte que toutes les communications se fassent par le biais de notes.
Les puissances alliées ont décidé de recevoir la délégation autrichienne en tant que représentants de la République d'Autriche, bien que le nom du nouveau pays qui devrait naître des traités de paix soit celui de la République d'Autriche. Ce nom a été rejeté par les nouveaux pays créés après le démembrement de l'empire austro-hongrois.
L’Autriche espérait ainsi négocier son annexion à l’Allemagne. Les contacts qu'ils ont pu entretenir avec les négociateurs des puissances alliées étaient informels et limités.
Conditions et clauses
L’empire que les Habsbourg avaient créé depuis le Moyen-Âge a disparu, redéfinissant la géographie de l’Europe centrale. Les territoires de l'Empire austro-hongrois ont été démembrés et annexés sans tenir compte des différences ethniques, culturelles et religieuses.
Cette action va à l'encontre du grain stipulé par le président des États-Unis, Woodrow Wilson, dans son Quatorze points pour les accords de paix en Europe en janvier 1918. Dans ces textes, le droit à l'autodétermination des peuples était exigé.
Distribution
De cette manière, l’Italie s’est emparée de la région du Tyrol (principalement allemande mais partiellement habitée par les Italiens) et du Trentin, pour contrôler les cols et les vallées alpines. Il a également pris l'Istrie et le port stratégique de Trieste, malgré le refus yougoslave.
La Tchécoslovaquie a reçu le pays des Sudètes, une région riche en minéraux métalliques et zones montagneuses aux frontières avec l'Allemagne. Les millions de germanophones qui vivaient dans cette région n'ont pas non plus été consultés.
La Yougoslavie (composée de la Serbie, de la Croatie et de la Slovénie) a reçu le styrien du sud et une partie de la Carinthie, mais un plébiscite tenu en octobre 1920 a réussi à maintenir ce territoire en Autriche.
L'ancien empire autrichien est devenu un petit pays habité par des populations germaniques.L'Autriche ne pouvait pas demander à adhérer à l'Allemagne sans le consentement unanime de la Société des Nations; C’est une autre disposition du Traité de Saint-Germain qui viole le droit des peuples à l’autodétermination.
Une autre interdiction établie dans le traité de Saint-Germain était celle relative à l'armée. Les forces militaires autrichiennes étaient limitées à 30 000 hommes seulement dans le cadre de leur armée de métier et leurs armes ont également été réduites.
Clauses de protection des minorités
-Autriche accepte que tous ses habitants ont le droit de pratiquer en privé ou en public "toute foi, religion ou conviction".
- Il faut garantir à la population une "protection complète de sa vie et de sa liberté" sans distinction de race, de religion, d’origine, de nationalité ou de langue.
-Il doit reconnaître comme ressortissants autrichiens toutes les personnes se trouvant sous son territoire au moment de l'entrée en vigueur du traité.
-Qualité égalité devant la loi sans discrimination de race, de religion ou de langue.
-Les différences de croyance ou de religion n'affecteront pas les droits civils et politiques de tout citoyen autrichien.
-Droit à l'éducation pour tous les citoyens qui ne parlent pas allemand, qui doivent être éduqués dans leur propre langue.
-Les autorités autrichiennes ne peuvent modifier aucun article du traité sans l'autorisation préalable de la Société des Nations.
Conséquences
- Disparition des empires allemand, austro-hongrois, russe et turc pour laisser la place à d'autres pays et recomposition politique, économique et géographique en Europe et en Afrique.
- Consolidation des frontières imposées par l’Allemagne à la Russie dans le traité de Brest-Litowsk pour empêcher la propagation du bolchevisme russe. La Russie a perdu presque toute la côte de la mer Baltique.
- Création de l'Etat polonais avec les territoires démembrés de la Russie, de l'Allemagne et de l'Autriche-Hongrie.
- Avec le traité de Sèvres, l'empire turc était également réduit à la péninsule anatolienne (Asie Mineure) et en Europe il ne pouvait conserver qu'Istanbul.
Références
- Je vous ai apporté de Saint-Germain et de démembrement de l'Autriche - Pers. Consulté le 24 mars 2018 sur persee.fr
- Traité de Saint-Germain-en-Laye (1919). Consulté fr.vikidia.org
- Les conséquences à long terme des traités de paix de 1919-1923. Quizlet.com interrogé
- Traité de Saint-Germain. Consulté par britannica.com
- Traité de Saint-Germain-en-Laye (10 septembre 1919). Consulté pour larousse.fr
- Constitution de la République d'Autriche. Consulté sur mjp.univ-perp.fr